AFACCC 28
Association Française pour l'Avenir
de la Chasse aux Chiens Courants d'Eure et Loir

 
Histoires de chasse...
Belle journée d’Octobre !

     Edmond était un solitaire, il aimait être seul et cela lui convenait comme tel. Après avoir vu ses frères et sœurs disparaître les uns après les autres, il avait préféré se cacher et rester seul. Quand il croisait ses semblables, il n’aimait pas leur présence et s’éloignait d’eux. Réciproquement, ces derniers le fuyaient et lui laissaient l’impression qu’il les dominait. C’est vrai qu’il était impressionnant du haut de ses 154 kg et il le savait bien !

     En ce doux matin d’octobre, Edmond, baugé sous un gros roncier, se remémora cette jolie nuit. Après avoir quitté sa bauge ce soir là, il était allé se restaurer près du village, il savait que c’était là, au bord de la route qu’il trouverait de quoi satisfaire son appétit.

     Après s’être rassasié de vers et de quelques mulots, il a eu envie de nettoyer sa cuirasse de tous ses parasites et s’est donc dirigé dans un coin tranquille ou il pourrait se souiller sans être déranger.

     Arrivé au point d’eau, Edmond s’aperçu qu’il n’était pas seul. Une jeune laie accompagnée de ses frères se baignait joyeusement. Son arrivée ne les perturba pas. Il décida de faire demi-tour quand une odeur attirante l’arrêta net. Se retournant vivement, il s’aperçu que la jeune laie le regardait avec admiration. Après quelques hésitations, Edmond décida de s’attarder et de faire connaissance avec cette jeune et jolie laie réceptive à ses avances…

     Un ronflement de camion sorti Edmond de ses pensées. Des portières claquèrent et Edmond, les écoutes toutes droites, se demanda s’il avait bien fait de prendre du bon temps dans cet endroit. Il n’aimait pas la présence des hommes et s’arrangeait toujours pour les éviter.

     Puis il entendit le récrie d’un chien. Edmond savait qu’il n’était pas le seul « sus scofra » dans ce coin du territoire. Il s’arrangeait toujours pour se coucher non loin d’une compagnie et quand cette dernière s’affolait, lui Edmond, quittait les lieux discrètement, sans bruit malgré sa forte corpulence.

     Mais ce matin, le chien se rapprochait doucement. Edmond décida de patienter quelques minutes, puis son instinct lui dicta de se lever et de partir. Le chien était proche.

     D'un mouvement, il se leva et pris la direction des grands ronciers. Il savait que cela ralentirait son poursuivant. Mais dès qu’Edmond eut parcouru quelques mètres, il entendit plusieurs chiens se récriaient.

     Il acceléra la cadence puis aperçu le chemin. Une ombre suspecte lui fit faire demi-tour. Il décida de longer le chemin afin de trouver une sortie. Les chiens se rapprochaient vivement et il en aperçu quelques uns. Des beagles harrier, nez en l’air et gorges criantes ! Ils étaient fiers, unis et complémentaires ces chiens courants, et n’avaient pas l’intention d’abandonner leur proie.

     Edmond décida de continuer à longer le chemin, et pris la direction du grand bois. Arrivait au bord de la route il décela encore la présence d’un homme. Il fit une boucle en utilisant toutes les ruses qui lui avaient permis jusqu’à présent de déjouer tous les pièges des hommes aidés de leurs chiens. Ceux-ci se rapprochaient dangereusement.

     Edmond devait quitter cet endroit pour trouver les grands bois et prendre la direction de la compagnie. S’il amenait les chiens jusqu'à elle, il avait peut être une chance de faire le « change » et que les chiens l’abandonne. Mais pour cela, il fallait traverser la route. Edmond pris sa décision et …s’élança.
    
     Une détonation résonna. D’instinct, il fit demi-tour pour se réfugier dans le premier roncier. Mais subitement, au bout de quelques mètres, il sentit au niveau de sa poitrine une brûlure qui l’arrêta net. Ses forces le quittaient et ses « mirettes » se fermèrent à jamais.

    Merci à Edmond, pour cette superbe chasse! Un rapproché, des abois, un lancé criant à nous faire vibrer et une superbe menée ! Bravo aux chiens et bravo au tireur !

                                                                    
Marie EMILE.
Journée du 15 Octobre 2010 dans la Forêt de Perche-Trappe (61)
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